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L’intérêt de la démarche du designer est d’innover. Une innovation pertinente et stratégique, synonyme de valeur ajoutée, qui bien qu' intervenant dans des champs multiples, de l’esthétisme aux problématiques de logistique, peut être indexée sur trois axes : l’axe économique, l’axe fonctionnel et l’axe des affects.
Aujourd’hui, nous pouvons dépasser la notion de valeur ajoutée, la reconnaître comme le point de vue de l’initiateur du projet, comme le point de vue d’un utilisateur parmi toute une chaîne de points de vue spécifiques. Alors en comprenant les différents profils pour faire de leur problématiques le centre d’un projet, nous pouvons innover au plus près des différents besoins avec pour objectif de créer des solutions de valeurs pour tous.
La créativité du designer repose sur des compétences et de l’expérience mais les réelles garantes des résultats sont des méthodologies structurant le développement d’innovations.
Le design thinking est particulièrement adapté à la recherche de nouveaux produits et à la résolution de problèmes de fond. Il peut prendre des formes et des temporalités diverses, mais principalement il guide le développement de projets à travers quatres phases:
Exploration : En partant d’un ou plusieurs challenges du brief donné, l'équipe de travail explore le sujet par la recherche documentaire ou de première main, constituant un dossier de recherche.
Définition : Les informations collectées sont organisées autour de thématiques, en utilisant par exemple des personas et scénarios pour synthétiser des enjeux et concepts, permettant de dégager des opportunités d’actions.
Idéation : Les différentes opportunités sont explorées par l’ébauche de plusieurs solutions, par exemple à travers des croquis annotés donnant des caractéristiques aux produits.
Développement : Les solutions les plus prometteuses sont raffinées, on ajoute une épaisseur technique aux solutions, pour être capable d’arriver à des prototypes et à leurs tests en vue d’une mise en production.
exploration
découvrir les problématiques,
environnements, et utilisateurs
définition
synthétiser les problématiques
idéation
explorer et matérialiser des idées
développement
prototyper, tester et concrétiser
On ne peut pas résumer le design thinking comme un simple plan méthodologique, il est beaucoup plus flexible et il fait reposer la créativité et le succès d’un projet sur trois principes :
Empathie : la capacité à se mettre à la place d’un groupe d’utilisateurs et à voir le monde à travers leurs yeux
Pensée expansive : la capacité à multiplier les approches pour générer des idées novatrices, pour pouvoir sélectionner les plus pertinentes
Expérimentation : la capacité à tester les idées et à les faire évoluer
Ces ateliers se déroulent sur une période d’une matinée à plusieurs jours. Ils dirigent un groupe de personnes, souvent composé d’experts de plusieurs disciplines ou de représentants des différents profils d’utilisateurs du projet final, à travers les quatres phases du design thinking, qui sont découpées en activités, pour faire émerger des solutions basées sur les différentes compétences du groupe. Ils se concentrent surtout sur la qualité conceptuelle de la production et la phase de développement aboutit souvent à un prototype “basse fidélité”, par exemple la version papier d’une application mobile. Il faut donc compter sur un retravail et des tests en dehors de la période réduite de l’atelier. En plus de la méthodologie de design thinking, des techniques de direction de groupes sont mises en place pour créer une dynamique de travail. Les types d’activités proposés sont adaptés aux profils et compétences des participants. Ils peuvent par exemple être :
Exploration : interview d’utilisateurs potentiels, observation sur le terrain, test mesuré d’un service...
Définition : cartographie de la situation, création de profils type d’utilisateurs basé sur les observations, reconstitution du parcours psychologique d’ utilisateurs confronté au sujet d’étude, définition des problématiques et points forts de l’expérience...
Idéation : croisement d’idées, génération d’idées par l’aléatoire...
Développement : prototype papier en 5 minutes, mise en scène d’un service, feedback silencieux…
En plus de pouvoir amorcer des solutions concrètes synthétisées à partir de plusieurs points de vue, les ateliers de cocréation ( ou design thinking), ont un intérêt managérial en valorisant la multiplicité des profils, la rencontre avec des profils extérieures à l’entreprise ( du client, au consommateur, en passant par des experts) et distille la méthodologie créative du design thinking comme source de résolution de problèmes.
La méthode agile est issue du développement software et repose sur des principes établis par un manifeste. L’idée est de rendre plus souple le développement de projets, en s'adaptant au plus près des besoins et imprévus. Le projet est segmenté en différentes parties qui peuvent évoluer séparément : un site web en ses différentes sections; un produit industriel comme un outil en manche, tête, packaging, livret… Ces segments sont ensuite designés-construits-testés puis validés ou réinjecter pour un cycle. Après production ces différentes parties peuvent facilement continuer d’évoluer séparément au grès de feedbacks.
Les deux méthodologies sont adaptées à des types de projets différents, la réponse dépendra du projet :
pour un projet de recherche, qui nécessite de creuser en profondeur un sujet riche, le design thinking sera la meilleure orientation pour des trouver des réponses;
pour un projet de développement, qui nécessite de faire passer une idée concrète en production, alors la méthode agile sera préconisé;
pour un projet complet, les deux se complètent avec un déroulement suivant des phases de design thinking et un développement en mode agile.
L’objectif est de trouver l'organisation qui correspond le mieux au besoin, et de savoir rester flexible.